Que reste-t-il des débuts d’Internet
et du Web ?
25, 21, 20, 15, 9. C’est respectivement l’âge d’Amazon, Google, Alibaba, Facebook et Instagram. Mis bout à bout ces chiffres agissent comme un révélateur : le poids, tant économique que social, pris par ces entreprises en seulement quelques années tend à nous faire oublier leur relative jeunesse… et à occulter progressivement une part importante de l’histoire d’Internet et du Web.
Difficile, en 2019, d’imaginer un monde sans l’informatique dans le nuage et sa pléthore de services dématérialisés, sans échanges d’emails ou sans messageries instantanées. Et pourtant. Toutes ces inventions dérivent des travaux d’ingénieurs, de chercheurs et de scientifiques qui n’anticipaient pas l’ampleur que prendraient leurs inventions quelques dizaines d’années plus tard. Ils n’imaginaient sans doute pas que quelques entrepreneurs se saisiraient de ces nouveaux moyens de communication pour bâtir des services aujourd’hui valorisés à plusieurs centaines de milliards de dollars.
C’est une plongée dans cet Internet et ce Web « d’avant » – pour mieux saisir celui d’aujourd’hui – que nous vous proposons ce mois-ci au travers de deux récits qui, chacun à leur manière, reviennent sur cette période de tâtonnements et d’émergence des inventions fondatrices de notre XXIe siècle. Une période de chantier entre « cathédrale et bazar » qu’explore Valérie Schafer, Professeure d’histoire européenne contemporaine au C2DH de l’Université du Luxembourg, dans En construction. La fabrique française d’Internet et du Web dans les années 1990 (Ina, 2018), tandis que Quentin Jardon, journaliste et cofondateur du magazine Wilfried, raconte cette « dernière utopie du XXe siècle » dans Alexandria (Gallimard, 2019), en quête des « pionniers oubliés du Web ».
Nous vous proposons de venir débattre de ces questions en présence des auteurs le 24 octobre à 8h30, au Tank (22 bis rue des Taillandiers, Paris 11e), à l’occasion de la 31e édition du cycle Aux Sources du Numérique.
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