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Joffrey Lavigne : « Nous pouvons fissurer les imaginaires dominants. »

Marre des composts partagés et des voitures volantes. Et si on déconstruisait notre vision du futur souhaitable ? Et si on imaginait des futurs avec de la friction, des désaccords, des tensions ? Plus branché Black Mirror que futurologie béate, Joffrey Lavigne veut utiliser la fiction pour tester des hypothèses, des idées radicales, des nouvelles configurations sociales.

Dans cet article, on rencontre
Ça parle de quoi ?

Avec Joffrey Lavigne, nous avons parlé du design, de la capacité de cette discipline à entrer par le quotidien pour questionner un monde un peu plus grand, et de son rôle dans la transition écologique. L’occasion d’évoquer la transformation du design et de ses interactions avec d’autres acteurs, notamment publics : concevoir des objets, des espaces et des services, ok. Mais pourquoi ? Pour qui ? Et avec quel impact ?
Nous avons aussi discuté de la bataille des imaginaires : comment remplacer les narratifs dominants ? D’ailleurs, c’est quoi les ingrédients d’un bon récit ? Bref, un programme vaste et passionnant, dans lequel nous vous invitons à plonger avec nous.


Les récits qui nous transforment18

Hanaé Crémazy : Votre thèse, elle parle de quoi ?

Je suis parti d’un constat, celui du déficit d’imaginaires sur la question de la biodiversité. On pense beaucoup la transition écologique par le biais du climat. Le rapport du GIEC, notamment, fait peser cette question dans les débats. La biodiversité est elle aussi l’objet de rapports, et même d’un sommet mondial à Marseille, mais on a encore du mal à la concevoir comme un objet d’action publique.
Mon travail, c’est d’observer comment les imaginaires nous permettent de travailler sur la biodiversité et la transition écologique. Comment projeter des états futurs possibles ? Et comment prendre des décisions ou mettre en place des structures publiques pour aller vers ce possible ?

Par imaginaires, j’entends à la fois des objets construits et circulant dans la société — par exemple le hors-série de Socialter sur les imaginaires — mais aussi les processus de création de récits eux-mêmes. Je travaille d’ailleurs sur des dispositifs qui permettent de raconter le futur d’un territoire en intégrant la biodiversité. Des dispositifs qui permettent de se projeter, d’imaginer de nouvelles configurations et de nouveaux rapports sociaux, de donner plus de place au vivant dans la décision publique.
Mon intuition, c’est que la transition ne se fait pas forcément dans la consommation de récits, mais dans leur production. Ce qui m’intéresse, c’est la prise de conscience par l’écriture. C’est me demander comment systématiser le recours à l’écriture dans l’élaboration des politiques publiques. Plus largement, je mène aussi une réflexion sur le design et sur sa légitimité dans la création de récits de la transition écologique.

« Ce qui m’intéresse, c’est la prise de conscience par l’écriture »

Florian Gambardella : Vous mettez en lien design et transition. Ces concepts sont-ils liés par une forme de rapport opportuniste, dans lequel le design serait un outil pour la transition, ou bien par quelque chose de plus profond et intime ?

Je vois trois faisceaux d’explications autour de ce lien. Le premier, c’est la montée en puissance du design dans la sphère professionnelle. Des méthodes comme le design thinking ont fait émerger le design, non plus comme une méthode de conception, mais comme une méthode d’idéation, de mise en discussion, de prise de décision. Le design fiction, qui est apparu il y a une dizaine d’années, gagne aussi en crédibilité dans les sphères professionnelles et académiques. Au sein de l’agence Vraiment Vraiment, où je travaille en parallèle de ma thèse, nous utilisons régulièrement la fiction comme outil à réaction et à projection. Il ne s’agit pas à proprement parler du design fiction, mais l’usage de la fiction par le design permet d’étendre son champ de compétence initial.

Ensuite, il y a effectivement un effet d’opportunité. Le design n’a pas de définition stable, alors il est capable de se glisser partout, dans tous les domaines de la société. Indissociable de l’histoire industrielle depuis le 19e siècle, on constate qu’il a accompagné les transformations des sociétés – notamment vers une société de services numériques. Aujourd’hui, la transition écologique devient un objet de design. Car, c’est une affaire de services, de conception d’objets, d’urbanisme, d’architecture, d’infrastructures, de représentations, de politiques publiques : le design y a toute sa place, car il apporte des méthodes et une approche légitimes. Dans cette perspective, l’émergence récente du design de politiques publiques que porte en partie Vraiment Vraiment témoigne d’une part de la capacité du design à s’incorporer dans un large spectre d’action, et d’autre part de son intérêt majeur pour des secteurs – en l’occurrence l’action publique et la transition écologique – a priori très éloigné de la vocation première assignée au design.

Enfin, il y a une sorte de culpabilité. Le design est au cœur de la production d’objets et la surconsommation est dénoncée par l’écologie politique depuis des années. Depuis 2015, émerge le courant transition design, une branche qui s’intéresse à la façon dont le design peut travailler sur la transition écologique. De nouveaux termes et de nouvelles pratiques apparaissent, comme l’écoconception, la redirection écologique, le bio-mimétisme qui sont autant de croyances et de pratiques où le design et les designers occupent une place prépondérante.
La responsabilité du designer se met en œuvre, par la prise de conscience du rôle du design dans la conception d’objets et de services, parfois inutiles. J’ai travaillé avec des étudiants en design, on se questionnait sur l’utilité de ce qu’ils concevaient : quelle légitimité ? Quelle vocation ? Quel impact à court et long terme ? Cela pose la question des externalités négatives. On a créé beaucoup de choses, qui permettent de résoudre beaucoup de problèmes, mais c’est au prix d’une forte incidence écologique. Alors, comment la réduire ?

Florian Gambardella : Comment le changement des imaginaires impacte-t-il la vision du design, et inversement ? Je pense par exemple aux années 1970 et à l’urbanisme de la dalle. Depuis, les imaginaires ont changé, mais les dalles sont toujours là.

Ce paradigme est en train de changer. Le collectif MiniBigForest accompagne des collectivités territoriales, et s’inspire des techniques d’aménagement de forêts, en milieu rural ou forestier, pour organiser des zones urbaines : plantations plus rapprochées, différenciation des essences et des taux de croissance, question de la pleine terre…

Cette idée de ne pas toucher, de mettre en place les conditions de la renaturation du milieu, permet de repeupler les espaces tout en lâchant prise. De manière plus générale, dans le design, il y a une volonté de prototyper et de mettre en place les conditions possibles d’usage, de faire en sorte que les publics s’approprient le “truc” et de voir ce que cela donne. C’est un design d’émergence.

« Le design, c’est entrer par le quotidien pour questionner un monde un peu plus grand »

Lecture recommandée
The Ministry for the Future
de Kim Stanley Robinson

Hanaé Crémazy : Est-ce que le design a aussi un rôle à jouer dans la prise de conscience écologique des citoyens ?

Pour moi, le design est doté de deux vertus. La première, c’est que les designers ont une capacité à interroger l’infraordinaire, tout ce qui est devant nous, mais qu’on ne voit pas vraiment. Comment déconstruire l’usage et la chaîne de production d’un objet, les implicites d’un service ou les configurations d’un espace ? Comment savoir ce que ça implique en matière de ressources, d’énergie, de consommation d’espace ?
Le design, c’est entrer par le quotidien pour questionner un monde un peu plus grand, des conséquences plus lointaines. C’est désinvisibiliser le rapport aux ressources et au milieu. Car autour de nous, tout est complètement invisible : quand on achète un aliment, on ne sait pas combien d’eau il a fallu pour le produire. Le métier de designer donne cette possibilité de mettre en forme, de rendre tangible.

On peut faire la passerelle avec le récit. Lui illustre des futurs possibles ou souhaitables, leur donne vie dans des objets, des lieux, des organisations. On peut penser au roman The Ministry for the Future (Orbit, 2020) dans lequel Kim Stanley Robinson invente une nouvelle institution qui défend les intérêts des générations futures. C’est d’ailleurs ce que fait le design fiction en créant des objets ou des services dissonants, qui font réfléchir sur un usage ou une vision du monde. Les expositions Sens-Fiction à Nantes ou Sciences Friction. Living Among Companion Species à Barcelone donnent à voir ces spéculations.

Jonathan Mignot / spintank

Hanaé Crémazy : Puisqu’on en parle, pourquoi c’est important d’imaginer des futurs possibles dans le contexte de la transition écologique ?

C’est marrant cette question. Pendant un moment, on a connu une sorte d’inflation sémantique autour de futurs désirables ou souhaitables. Mais en a-t-on réellement besoin ? (Joffrey Lavigne a écrit un article sur le sujet, lisez-le sur son média, La Turbine ; NDLR) 

Je me suis demandé si ce n’était pas contre-productif de toujours nous mettre à distance d’un futur qui serait bien mieux que ce dont nous disposons aujourd’hui. Je n’ai pas de réponse, mais je pense qu’il faut faire attention. J’ai animé ou participé à beaucoup d’ateliers d’écriture et cette injonction aux futurs souhaitables débouchait souvent sur des futurs déjà écrits et un peu sclérosés, dans le sens où ils étaient régis par une forme de bien-pensance. On ne pouvait plus parler de futur de la ville sans évoquer de jardins potagers partagés, les composts partagés, les repair cafés ou la disparition de la voiture. En soi, c’est très bien, mais c’est aussi une ligne imaginaire dont on n’arrive pas à se départir. Ces récits saturent notre capacité imaginaire.
Ces repères figés et fixes qui dominent les représentations collectives du futur souhaitable peuvent être déconstruits par des futurs non souhaitables. C’est souvent plus intéressant pour regarder les frictions, les choses qui posent problème. Je préfère l’approche d’un Black Mirror, qui nous met en alerte, plutôt que des futurs qui nous laissent en béatitude face à un monde idéal.

Daniel Kaplan (avec qui Joffrey Lavigne a imaginé un cycle de conférence, cf. bio ; NDLR) a monté l’Université de la Pluralité, un réseau international de créateurs, penseurs, designers et professionnels, qui réfléchissent à la diversité des récits possibles. L’idée c’est que, dans notre société, nous sommes face à quelques narratifs dominants, qui structurent l’action humaine et la recherche scientifique. Ils conditionnent par exemple l’acquisition de bourses. L’inflation sur des sujets comme le transhumanisme ou la réalité algorithmique montre que ces narratifs créent des bulles d’imaginaire, des fantasmes qui guident certains financements et nourrissent des mythes collectifs. Si ces narratifs sont assez puissants pour tout ça, ça veut dire qu’on peut en créer d’autres, qu’on peut fissurer les imaginaires dominants.

« Je préfère l’approche d’un Black Mirror, qui nous met en alerte, plutôt que des futurs qui nous laissent en béatitude face à un monde idéal. »

Ces imaginaires alternatifs, nous n’allons pas les inventer, car, ils existent déjà partout dans le monde – c’est d’ailleurs la force de ce réseau international. L’objectif, c’est plutôt de leur donner de la visibilité, en particulier auprès du grand public.
Le secteur agricole français constitue une très bonne illustration de ce qu’on peut appeler la bataille des imaginaires. Après la Seconde Guerre mondiale, l’imaginaire de l’agriculture qui doit nourrir le monde coûte que coûte a dominé le secteur. La réussite, c’était d’immenses champs, de la mécanisation forcée. Aujourd’hui, d’autres imaginaires sont en train d’apparaître : la permaculture, l’agriculture urbaine, l’agroforesterie… Et cela s’accompagne de pratiques concrètes. Certains prennent des risques, achètent des terres, se réunissent en collectifs, et font vivre ces imaginaires.

Hanaé Crémazy : Quels sont les mécanismes pour nourrir ces imaginaires qui s’affrontent ? Qu’est-ce qui fait que l’un deviendra dominant ? Y a-t-il des ingrédients pour créer un bon imaginaire ?

Pour moi, un bon imaginaire, ce n’est pas un imaginaire qui va prétendre à dominer, car c’est une forme de totalitarisme contre-productive. Un bon imaginaire est capable de se renouveler en permanence, d’accepter des représentations d’horizons culturels différents, d’évoluer avec une société toujours en mouvement.

L’agriculture conventionnelle est un imaginaire complètement figé, qui a du mal à incorporer d’autres récits, d’autres pratiques. Or, l’imaginaire doit être perméable, ne pas mettre de côté ses angles morts et ses frictions. Parce qu’il n’existe pas de monde idéal.
Parlons de l’utopie. C’est une logique que je rejette, du moins dans sa version béate. Il faut penser des mondes avec des problèmes, du désaccord, des tensions sociales. Une phrase est souvent citée à ce propos, celle de l’auteur Frederik Pohl selon lequel « une bonne histoire de science-fiction doit pouvoir prédire l’embouteillage, et non l’automobile ».

« La fiction, c’est un espace dans lequel tout est possible. »

Lecture recommandée
Hors des décombres du monde
De Yannick Rumpala

Ce que j’aime bien dans les travaux de Yannick Rumpala (Hors des décombres du monde, Champ Vallon, 2018), c’est qu’il s’intéresse au rôle de la science-fiction dans les sciences politiques. Il émet des hypothèses sur le futur et les met en œuvre dans sa narration. C’est ce que doit faire un bon imaginaire : tester des hypothèses par des pratiques diverses. Cela peut s’incarner aussi bien au travers de la fiction que de l’aménagement urbain, des dispositifs de mobilité, de pratiques agricoles. Un bon imaginaire, il pose question et il s’incarne d’une manière ou d’une autre.

Hanaé Crémazy : Quel est le rôle de la fiction dans la construction des imaginaires de la transition écologique ?

Paul Ricœur définit la fiction comme une configuration narrative singulière. Autrement dit, un petit monde qui dispose d’une organisation sociale et écologique spécifique. Le philosophe va un peu plus loin en disant que la fiction permet de projeter ce monde en dehors d’elle-même, dans notre propre monde, dans une logique d’autotranscendance. Alors ce monde de fiction nous habite et prend corps dans notre réalité. La fiction propose aussi des mondes de transition et ça, c’est particulièrement intéressant dans le cadre de la transition écologique.

La fiction, c’est un espace dans lequel tout est possible. En ce moment, je lis Dans la forêt (Jean Hegland, Éditions Gallmeister). Le monde s’y déconstruit après une grande panne électrique. Alors qu’aujourd’hui, beaucoup de fictions posent des effondrements brutaux, ici, c’est un effondrement qui ne dit pas son nom : il est diffus et permet de tester des configurations sociales.

Jonathan Mignot / spintank
Jonathan Mignot / spintank

Dans les utopies écologistes, on parle souvent des relations de pouvoir et de société. Je pense à une nouvelle de Laurent Kloetzer, Ixode (Les Cahiers du CSF 001 Arborescences Futures, Phenicusa Press, 2020) dans laquelle ceux qui souhaitent rejoindre des communautés alternatives doivent s’occuper d’un organisme vivant. Le héros hérite d’une tique et trouve ridicule de devoir en prendre soin. Il le fait d’abord pour payer son loyer puis, peu à peu, comprend la pertinence de cette démarche. Cette nouvelle, c’est l’occasion de se demander ce qui se passerait si, demain, chaque humain devait se préoccuper d’une espèce vivante.

J’aime me mettre face l’impensable. Les rapports comme celui du GIEC, les alertes de la communauté scientifique répandent l’idée que quelque chose de violent va arriver. Déjà, les catastrophes naturelles sont de plus en plus nombreuses. Pourtant, quand on vit à Paris, on n’imagine pas une coupure d’électricité d’un mois. La fiction, elle, le permet. Elle s’intéresse à tous les sujets d’un monde, avec des personnages et des points de vue différents, des péripéties pour rebondir, créer de nouvelles problématiques ou se poser des questions, notamment sur l’impensable.

« Est-ce qu’un film comme Avatar fait progresser la pensée écologiste ? »

Hanaé Crémazy : Nous sommes sursaturés d’informations en tout genre. Comment faire ressortir le récit de transition écologique de ce flux quotidien ?

On peut commencer par parler du rôle de l’industrie culturelle, de sa capacité à produire des récits alternatifs, diffusés en masse. Après, est-ce qu’un film comme Avatar fait progresser la pensée écologiste ? Je n’en sais rien, mais l’industrie culturelle a un rôle à jouer, en proposant d’autres représentations du monde.
Reprenons la question de l’effondrement. Personne ne s’est intéressé à l’effondrement des mondes ruraux. Généralement, on assiste à la destruction de New York et pas à celle de l’Amazonie.

Pendant le confinement, avec ma directrice de recherche, nous avons étudié des films et des livres de science-fiction pour catégoriser les types d’environnement représentés. L’environnement urbain est très présent. L’environnement naturel, quand on le voit, est sec et aride, avec un fantasme de désert assez systématique.

Les monades urbaines de Robert Silverberg, un roman de 1971, raconte le pari de la croissance démographique éternelle : on peut produire assez pour nourrir tout le monde, mais la population doit être installée dans d’immenses tours, les monades. Tout l’espace restant est entièrement dédié à l’agriculture, il n’y a plus d’espace naturel. Cette logique de confinement des humains et de soumission des terres à l’agriculture est très présente dans les œuvres de science-fiction que nous avons analysées. Ces récurrences, les immenses tours ou les voitures volantes, structurent nos imaginaires. Ce sont des leitmotivs intéressants à déconstruire. Les chercheurs et l’industrie culturelle pourraient déjà les mettre en évidence.

Jonathan Mignot / spintank

Hanaé Crémazy : Vous l’imaginez comment le futur de la transition écologique ?

Conflictuel. Je vais reprendre l’exemple de l’agriculture. Un agriculteur m’a dit un jour que, si la transition était nécessaire, elle allait néanmoins laisser de nombreuses personnes sur le carreau. Les mondes de certains vont s’effondrer. Tellement de gens ont tellement de choses à perdre.

Et le mur est en train de se rapprocher. Le rapport du GIEC nous donne encore 20 ans. Plus la marge de manœuvre se réduit, plus les formes de contestations sont dures, et plus les systèmes qui auront été en résistance connaîtront une transformation radicale. Aujourd’hui, on parle beaucoup d’amortissement : comment on amortit le choix de la transformation ? Qu’est-ce qu’on fait pour ceux qui perdront leur travail, car il n’aura plus de sens ? On déconstruit un monde dans lequel les gens étaient fiers de vivre. Trop de personnes dépendent d’un système en train de péricliter.

Poursuivez votre lecture avec les recommandations de Joffrey Lavigne :

Jean Hegland, Dans la forêt, Éditions Gallmeister, 2017
Que se passe-t-il quand la civilisation s’effondre ? Plus d’électricité, d’essence, de trains, d’avions, et deux sœurs réfugiées dans leur maison familiale, au cœur d’une forêt, et bien décidées à survivre.

Robert Silverberg, Les monades urbaines, 1971
XXIVe siècle : 75 milliards d’individus vivent dans d’immenses ensembles urbains. Mais est-ce vraiment un idéal ? Voyez comment, au fil du récit, l’utopie se mue en dystopie.

Vinciane Despret, Autobiographie d’un poulpe, Actes Sud, 2021
Plongée au cœur de débats scientifiques situés dans un futur indéterminé. Et si les araignées nous interpellaient pour faire cesser le brouhaha de nos machines ? Et si les wombats témoignaient d’une cosmologie accueillante ?

Anna Lowenhaupt Tsing, Le champignon de la fin du monde, La Découverte, 2017
Comment vivre dans les ruines du capitalisme ? L’odyssée du matsutaké, un champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites, comme objet d’une enquête sociale et écologique.

Laurent Kloetzer, Ixode, dans Les Cahiers du CSF 001, Arborescences Futures, Phenicusa Press, 2020
Le Comité de Science-Fiction (CSF) est un projet participatif rattaché à l’Institut de la Transition Environnementale/Sorbonne Université. Le premier numéro des Cahiers du Comité de Science-Fiction est la restitution d’un semestre de travail entre l’auteur Laurent Kloetzer et un groupe d’étudiants. Ensemble ils ont écrit sur le retour de la biodiversité en ville. Le résultat : 10 propositions fictionnant les rapports intenses, utopiques et parfois conflictuels qu’entretiennent ville et nature

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